Sainte-Eulalie en Entre-Deux-Mers |
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Située dans la pointe nord de l’Entre-Deux-Mers à égale distance entre Garonne et Dordogne, la commune de Sainte-Eulalie, possède une superficie de 906 hectares. Formant un rectangle d’environ 4,5 km de long sur 2 km de large, elle est limitrophe des communes d’Ambarès-et-Lagrave au nord, de Saint-Loubès et Yvrac à l’est, de Lormont au sud et de Carbon-Blanc à l’ouest (voir carte ci-contre). Jadis au cœur de la baronnie de Montferrand (1), Sainte-Eulalie d’Ambarès, nom originel de la commune, se trouvait sur la voie reliant le port de Cavernes (Commune de Saint-Loubès) à celui de Lormont, position géographique qui en faisait un lieu de passage pour les voyageurs se rendant à Bordeaux ou à Libourne. Le site de Sainte-Eulalie est habité depuis la fin de l’Antiquité comme l’attestent de nombreuses traces archéologiques trouvées dans le bourg et ses environs. Bâtiment le plus ancien du village, l’église a été reconstruite au XIIème siècle sur un édifice religieux antérieur ainsi qu’en témoignent ses fondations et des sarcophages mérovingiens trouvés au pied de l’abside. Cette église romane comporte depuis son origine une nef centrale avec deux bas-côtés et un cimetière clos d’un haut mur y est accolé. Toutefois son clocher carré d’époque romane a été remplacé par un clocher à flèche néogothique lors d’importants travaux de restauration et d’embellissement menés en 1868. Autre lieu historique notoire de cette commune, l’abbaye de Bonlieu, dépendant de l’ordre de Cîteaux, a été fondée en 1141 par le moine Sicaire mandaté par le baron Gaston de Montferrand. Selon la charte de fondation, Sicaire s’engageait à défricher les terres qui lui étaient allouées et à construire un couvent, une chapelle et un hôpital. L’objectif de Gaston de Montferrand était de valoriser des terres jusqu’alors improductives, d’en chasser les « brigands, quêteurs de chemin, larrons, meurtriers et autres manières de gens useux de mauvaises vies » et d’y attirer une population travailleuse (2). Protégée des barons de Montferrand et d’Aliénor d’Aquitaine qui y fit plusieurs séjours, Bonlieu prospère et bénéficie de nombreux privilèges, notamment pour la vente de ses vins et de sa liqueur. Lors des guerres entre la France et l’Angleterre, l’abbaye fut pillée et les bâtiments d’origine totalement détruits par un incendie. Reconstruite, elle devint définitivement propriété privée lors de la vente des biens nationaux sous la Révolution Française et subit divers remaniements. Désormais, seules quelques traces des anciens bâtiments monastiques demeurent en place : une cour intérieure à l’emplacement de l’ancien cloître, deux piliers de l’ancienne chapelle, quelques fenêtres du dortoir des moines… Au cours des XVIIIème et XIXème siècle, la physionomie du village se modifie avec l’arrivée de nombreux bourgeois bordelais qui font édifier châteaux et maisons bourgeoises et développent la viticulture et l’élevage sur leurs terres. Le vignoble s’impose progressivement comme culture majeure avec 730 hectares de vignesen 1874 ; en 1941, ce sont encore la moitié des terres cultivées qui sont plantées en vignes occupant 137 exploitants agricoles chefs de famille, secondés par 417 personnes. En 2005, les parties Est et Sud de la commune sont encore largement dédiées à l’exploitation agricole avec 173 hectares de vignoble, et les nombreux châteaux et bâtiments agricoles ponctuent encore agréablement le paysage eulalien. Sainte-Eulalie
est demeurée longtemps une petite commune rurale faiblement peuplée (688 habitants
en 1901 répartis dans 205 maisons), composée de nombreux hameaux : en 1901,
moins d’un cinquième de la population vit dans le bourg. Mais à partir de la
fin des années 1950, la commune se transforme profondément avec la pression
urbaine qui touche la périphérie de Bordeaux. Les activités agricoles perdent
leur primauté ou disparaissent, les vignes et prés sont remplacés par des
lotissements, des bâtiments publics et la voirie. La croissance démographique s’accélère
avec un doublement de la population entre 1965 et 1980, pour aboutir en 2005 à
une population de 4 462 habitants soit 6,5 fois plus en un seul siècle. |
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