Concours Sud-Ouest et Fondation du patrimoine : Notre association a présenté un dossier qui mettait en évidence l'intérêt qu'il y aurait à protéger et restaurer la noria de la Tour Gueyraud, propriété communale aujourd'hui, témoin des efforts et du savoir faire mis en œuvre pour capturer et puiser les eaux douces il y a un siècle et demi environ sur notre territoire. La noria, à notre avis, entre dans la catégorie de "ces petits trésors locaux [qui] font bien souvent partie de notre décor quotidien mais [qui] sont laissés à l'abandon, par négligence ou tout simplement méconnaissance des propriétaires." (Sud-Ouest du 07.10.2006) |
La noria de la Tour Gueyraud : motivations sur le choix du site : Depuis huit ans notre association œuvre à la protection et à la mise en valeur du patrimoine local car, avec l’urbanisation ininterrompue de l’agglomération bordelaise, de nombreuses traces de notre passé disparaissent alors qu’elles pourraient être transmises aux générations futures, autant comme preuves d’un certain savoir faire que de l’interrogation de nos aïeux face à des enjeux qui sont parfois encore les nôtres. La construction que nous proposons pour ce concours est communément appelée « noria » bien que sa destination et son fonctionnement soient encore à définir avec précision. Cette noria est située sur une propriété acquise récemment par la municipalité de Sainte-Eulalie après la mort de son propriétaire Daniel de Sonneville. Ce domaine est composé d’un château (La Tour Gueyraud), d’une prairie et d’un bois (La Tusque) qui abritait une motte féodale selon les travaux de Léo Drouyn et Viollet Le Duc (voir croquis ci-dessous). A la limite de la prairie et du bois se trouve la noria dont l’état se dégrade depuis des années alors qu’elle représente une construction remarquable par sa forme, par l’architecture du bâti, par son mécanisme encore apparent et par sa destination. Pour notre association, faire connaître cette construction devrait éviter sa disparition définitive. Participer à ce concours en est un moyen, agir auprès des élus en est un autre et travailler – dans tous le sens du terme - à sa rénovation future est dans nos objectifs. Déjà la municipalité envisage des travaux de consolidation de la noria l’an prochain avec la collaboration de l’association Concordia qui est intervenue sur le domaine de la Tour Gueyraud pour nettoyer le bois avant une ouverture au public prévue au printemps 2006 (aménagement d’un parcours santé). Description du site et historique : Cette noria a probablement été construite à la fin du XIXème siècle lorsque le château et les chais attenants ont été aménagés. Cette construction devait permettre de capter l’eau présente à faible profondeur et d’alimenter le château et les dépendances qui se trouvent sur la propriété. Il semble qu’elle a fonctionné jusqu’après la Seconde guerre mondiale selon certains témoignages puis qu’elle est tombée en désuétude lorsque tout le village fut relié au service public d’adduction d’eau. Nous avons ici un exemple de réponse privée à une question qui va probablement parcourir tout notre siècle, à savoir comment s’alimenter en eau potable ? Or, sur ce domaine de la Tour Gueyraud et tout près de la noria d’autres constructions témoignent des usages anciens liés à l’eau : deux lavoirs sont encore visibles et des fossés inondés entourent l’ensemble de la Tusque qui abrite la motte féodale. Comme le montrent les photographies, le site est composé d’un bâti haut d’environ 6 mètres, octogonal, couvert de tuiles. La partie inférieure est ajourée alors que la partie supérieure est à claire-voie. Sous cette construction soutenue par une charpente complexe, on trouve un cercle de pierre qui contient des éléments métalliques soutenant un axe central. Sur le côté du bâti, on trouve une roue en fer d’environ 1,50 de diamètre, montée verticalement, affleurant à peine et probablement reliée à l’axe central cité plus haut. Non loin de là et relié à la partie centrale de la noria, un puits d’environ 1,20 de diamètre est visible, empli d’eau à ce jour. |
Le Jeudi 13 avril 2006, Sud-Ouest publiait les résultats de ce concours, le jury étant présidé par Jacques Rigaud, président du Fonds régional d'art contemporain d'Aquitaine. Nous avons eu le plaisir de voir notre dossier obtenir une dixième place qui venait "officiellement" confirmer nos impressions. La noria mérite qu'on s'y intéresse de prés, c'est un "trésor" qu'il faut protéger, restaurer, mettre en valeur et "le transmettre si possible embelli et enrichi à ceux qui nous suivront, car il est la mémoire de notre village" (J.Rigaud) 10e prix : Noria à Sainte-Eulalie (Gironde), attribué à l'association Sainte-Eulalie patrimoine. |
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A noter aussi : "Rappelons que quatre premiers prix ont été décernés, correspondant à chacune des catégories en lice. Petit patrimoine rural : cabane de vignes en Haute Gironde chez M. et Mme Plantey; petit patrimoine religieux : chapelle en bois de Mimizan, attribué ex aequo à l'association Mimizan + authentique et à Mme Ghislaine Cousineau ; petit patrimoine artisanal ou industriel : château d'eau de la gare Saint-Jean de Bordeaux, à Yves Baillot d'Estivaux; petit patrimoine fluvial ou maritime : réhabilitation d'une série de quatre ponts à Montesquieu (Lot-et-Garonne) attribuée à l'association Ecole de Montesquieu." (Sud-Ouest du Jeudi 4 mai 2006 ) |
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