Les chais de La Tour Gueyraud

chai_facenord_couleurCes vastes chais à vin d’une superficie 2 300 m² ont été construits en deux étapes : une première construction datant de 1863 édifiée en moellons dont la façade ouvre au sud, puis en 1875 une seconde partie en pierre de taille, plus ornementée, avec façade au nord. Ce dernier bâtiment a été dessiné par l’architecte bordelais Ernest Minvielle à la demande d'Elzéar Préveraud de Sonneville très soucieux de moderniser méthodes d’exploitation du vignoble et techniques de vinification dans son domaine de La Tour Gueyraud qui comptait alors 45 hectares de vignes.

Le chai de Gueyraud comporte au rez-de-chaussée de petites ouvertures et des murs épais pour garantir une bonne stabilité thermique au vin tandis que l’étage est éclairé de hautes fenêtres et de grandes portes-fenêtres pour faciliter les activités de vinification et le déplacement du matériel. En effet, ce cuvier dit « à la médocaine », se caractérise par une séparation des cuves situées au rez-de-chaussée du travail de presse implanté à l’étage. La porte nord du chai ouvre ainsi sur un alignement en deux rangées de 14 grandes cuves de chêne montées sur des supports de pierre de taille (A). De chaque côté de cette entrée, un escalier permet d’accéder à l’étage où se trouve le pressoir monté sur des rails. Un système de treuils et de poulies permet de le positionner exactement au dessus de chacune des cuves selon les besoins et de déplacer les douils de vendange.chai_coupe_facenord

Selon les explications fournies à ses élèves par Auguste Petit-Lafite, professeur de l’enseignement agricole départemental à la fin du XIXème siècle, les cuviers remplis de raisins arrivent sur des charrettes sous la grande porte-fenêtre du levant ; ils sont alors hissés à l’étage avec une grue et leur contenu est vidé dans le pressoir (B). On procède alors à l’égrappage et au foulage de la vendange avant de la déverser dans les cuves pour qu’elle fermente.

Lorsque les fermentations sont achevées, le vin est mis en barriques déplacées dans les celliers de stockage à l’aide de chariots également montés sur rails. Accolé à ces celliers qui peuvent recevoir jusqu’à 2 500 barriques, se trouve un atelier de tonnellerie où se fait également la pesée des barriques pour déterminer leur contenance exacte. La dernière étape avant l’expédition est l’estampillage des fûts qui portent ainsi le nom du domaine afin d’éviter la fraude sur les vins relativement fréquente à la fin du XIXème siècle.

Auteur : Muriel Dagens.

Avril 2009 dans le journal communal (p.7) : le bourg de Sainte-Eulalie raconté par M. Dagens.

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